terça-feira, 27 de dezembro de 2011

Le bivouac


La journée avait été longue ; les bêtes étaient fatiguées, les hommes sur leurs chevaux ne parlaient plus, tous, troupeau et cow boys, ne demandaient qu'à s'arrêter. Quand le chef leva la main, il y eu des soupirs de toutes parts.

Descendre de cheval, se dégourdir les jambes, regarder le sol, préparer un feu, et y faire chauffer un repas dans les gamelles poussiéreuses. Puis le café, pas très bon, mais tellement réconfortant. Hors de question de s'en passer. Ils restaient là à parler doucement, le gobelet brûlant dans les mains, heureux et les yeux tombant de fatigue. Quand le plus vieux dodelina de la tête, il y eu des rires, mais aussi du soulagement, on pouvait dormir à présent.

Chacun se choisit une place, pas loin du feu car la soirée devenait fraîche, quel pays, si chaud le jour et si froid la nuit... Le chef regardait Tom :

«Elle doit être chaude ta couverture.
- Oui, je crois que le cheval l'aime aussi sous sa selle.
- Tu l'as achetée où ?
- Le village Navajo, avant-hier. Je l'ai échangée contre du sucre qui me restait.»

Le chef grommela et s'allongea, la tête sur la selle. Tom s'étendit à son tour.

Un coyote criait là-bas, et tous les bruits de la nuit... Tom dormait déjà.

MJT

quinta-feira, 22 de dezembro de 2011

Kunstgässchen


Ça s'appelle «Kleiner Basar», et c'est le plus petit effectivement. C'est à Coblence, dans la vieille ville, entre la Moselle qui va rejoindre avec enthousiasme (surtout en début d'hiver après des pluies conséquentes !) le Rhin non moins impétueux.

Donc, minuscule passage, tellement petit qu'on ne le voit pas sur le plan, et quand on se promène aux alentours de la Liebfrauenkirche on n'est pas certain de trouver davantage la Kunstgässchen. Les vestiges du passé, ça se mérite. On ne manquera pas d'ailleurs de s'amuser d'un endroit qui devait être un coupe-gorge en plein Moyen-Age, reconverti en incontournable touristique aujourd'hui. Et dans ce passage, des artisans ont installé leurs ateliers, à gauche du papier, à droite du tissu basique pour des vêtements baba cool, au fond une couturière-créatrice, et au milieu de minuscules escaliers au centre d'une minuscule cour. Tout à mon échelle.

Ils n'auraient pas besoin d 'une tricoteuse ? me disais-je en me promenant. Quelques pulls en devanture, des écharpes, des bonnets, des mitaines... oh oui, des mitaines, ça aurait sa place dans l'ensemble.

Je ne suis pas allée leur poser la question, mais dans mes rêves les plus fous, dans l'ordre :

- je me remets à l'allemand ; car si je le comprends un peu sur de vagues souvenirs scolaires, les mots ne franchissent presque jamais mes lèvres ;

- j'emménage avec mes pelotes et mes aiguilles ; il ne me faut pas beaucoup de place, promis, et si je trouve l'espace pour un lit de camp, j'y gagnerai en loyer ;

- j'apporte un radiateur et une couverture chauffante, car dans cet endroit de rêve il fait un froid de canard ;

et enfin, comme mon minuscule commerce sera florissant, je m'approvisionne dans le magasin en face, où la pelote (de 100 grammes) de soie et mohair, couleurs par Kaffe Fassett, mon idole, coûte la modique somme de 25 euros.

MJT

segunda-feira, 19 de dezembro de 2011

Le Bristrot Gourmand

Oi Gente, vi eesa guirlanda em um blog, que nao me lembro o nome,
sinto muito, mas fiquei com a idéia na cabeça e fiz, ficou uma graça.


Espero que tenham gostado, é pena que nao me lembro o blog,
também passeio tanto pela net,
que é quase impossivel lembrar tudo né .

Um Feliz Natal a todos
Bom Ano Novo
Beijos

terça-feira, 13 de dezembro de 2011

Les couleurs sont-elles...


… sages ? Les couleurs sont-elles douces, neutres, obéissantes, apaisantes ?

Parfois oui. Parfois il y a une logique, un chemin tranquille, une réponse à l'attente, un rythme. Comme en musique classique, quand on dit que l'accord suivant ne pourrait pas être remplacé par un autre, et que cette modération vous apporte le plaisir attendu.

Parfois.

Et on en est bien content parce qu'on est apaisé, parce que ce sera facile à porter, parce que l'œil y trouve son compte mais sans désarroi. Tout va bien, la situation est maîtrisée.

Et puis un jour on les place les unes à côté des autres, et on est surpris. Il y avait du parme, parce que la pelote qui a servi de base en jetait de petits éclairs tendres. Il y avait du jaune un peu fade, et là aussi tout se passait bien. En fait, une légère mélancolie aurait pu survenir ; un peu de bleu sombre dramatisait l'écharpe au bon moment, quant à ce rose qui tendait vers le mauve, ça promettait de bonnes sensations. Douceur et gaieté, jeunesse...

Et les rayures sont arrivées. Parme et jaune ; hm, déstabilisant, inhabituel. Etait-ce seulement une bonne idée, n'y aurait-il pas de remords ? Là-dessus le rose et l'orange ont suivi, et là... j'ai su que je les utiliserais à nouveau, j'ai vu des pulls enfantins avec un côté déraisonnable et l'autre sagement strié de blanc et noir. Elles me disaient «encore, encore !», je les ai nettement entendues. J'ai essayé de me calmer, tout de même, avec du rouge sombre et du parme, mais je savais bien qu'ensuite il faudrait à nouveau une touche de dissipation. Le jaune et l'orange se sont rapprochées des aiguilles, et je n'avais plus qu'à leur obéir. Un peu de bleu pour me faire pardonner, car je suis bien élevée, et l'écharpe était finie.

Si la vie et une grande aventure, Chloé, c'est peut-être parce qu'elle est remplie de petits vagabondages, non ?

Je te souhaite un hiver au chaud et un esprit fantaisiste.

MJT

quinta-feira, 8 de dezembro de 2011

Les 300


Vous connaissez ce film, bien sûr. Je me revois à La Haye, sur une esplanade devant un grand cinéma ; il y avait ces affiches, grandes elles aussi, avec des couleurs très vives et contrastées, agressives, et je me suis dit que le style, la communication de ce film ne convenait pas à l'histoire, que c'était une drôle d'idée de le présenter ainsi.

Et puis je l'ai vu quelques mois plus tard, et j'ai aimé ! Oh, je ne suis pas sûre qu'il soit fidèle à la réalité... mais le côté décalé, la BD animée, la bonne utilisation des effets spéciaux, tout ça m'a plu. J'ai particulièrement apprécié la scène du rhinocéros, avec ce guerrier qui se prépare à lancer son javelot, la puissance, la posture... cette image-là me fait penser à un vase étrusque, grec, sparte, où les jeux et les guerres sont racontés.

Quant à Gerard Butler, avouez... il a une bonne tête ! Et admirez le travail du casting, ce type qui dans d'autres rôles peut passer pour monsieur tout le monde colle ici à un personnage fort, un héros, un caractère entier. Mais comment font-ils donc pour deviner sur une photo qu'un acteur peut devenir si différent ? Ça me laisse perplexe.

Pour en revenir à cette allure, cette ligne épurée des armes, le lien s'est fait tout naturellement entre des boutons que j'avais acheté à La maison dorée, magasin de tissus à Bruxelles, et quelques pelotes, qui, elles, avaient été trouvées au Luxembourg. Une frise grecque, des couleurs masculines, il n'en fallait pas plus pour transformer un petit garçon de 9 mois en supporter de Sparte. Sans éveiller en lui un instinct bagarreur, j'espère !

This is Spartaaaaa !

MJT

sábado, 3 de dezembro de 2011

Et le robot écrivait...


Il écrivait, le robot, sans trêve ni relâche, mais justement à Trêves !

Il est sur la place devant la cathédrale, enfermé dans une cage de verre, il recopie la bible sur un grand rouleau de papier, patiemment, et surtout de façon manuscrite. On l'a installé là en mai dernier, en lui disant qu'il n'en ressortirait pas avant d'avoir terminé. Il sait dès à présent qu'on lui rendra sa liberté de robot en mars 2012, mais il préfère ne pas y penser, et il gratte, il gratte... Il ne va pas bien vite, il s'applique, il peaufine les pleins et les déliés, il fait en sorte que son texte soit justifié, et quand il arrive en bas d'une page, il ne bouge pas, le papier se déroule devant lui et il continue. Les lettrines lui prennent plus de temps, bien sûr, mais comme c'est un robot consciencieux il trace et retrace avec sa plume pour arriver à un résultat parfait. Il ne dort pas la nuit, il passe tous ses week-ends à ses travaux d'écriture, sans sourciller, sans se plaindre, égal à lui-même.

Bon courage, ami robot, la route est longue mais pas de fantaisie à la Kérouac, je t'ai regardé, je t'admire et je reviendrai te voir quand tu seras à la dernière ligne de la dernière page, quand tu étendras ton bras orange et pousseras un long soupir d'aise. Je crois bien que je t'applaudirai !

MJT